
ANATOMIE
-
Les orteils sont constitués de plusieurs petites articulations qui assurent leur mobilité et leur équilibre. Chaque orteil (sauf le gros orteil) comporte trois phalanges, reliées entre elles par des tendons fléchisseurs (sous le pied) et extenseurs (sur le dessus du pied).
L’équilibre entre ces tendons permet le bon positionnement de l’orteil. Lorsque cet équilibre est rompu, les articulations peuvent se déformer progressivement, donnant naissance à des orteils en griffe.
PATHOLOGIES
L’orteil en griffe est une déformation progressive dans laquelle l’orteil se replie sur lui-même :
-
La première phalange se relève (extension métatarso-phalangienne).
-
Les deux autres phalanges se fléchissent vers le bas (flexion interphalangienne).
Cette déformation peut être souple (réductible) ou rigide (fixée).
Elle touche souvent le 2e orteil, mais peut concerner plusieurs orteils, isolément ou associée à d’autres troubles (comme un hallux valgus).
SYMPTÔMES
-
Des douleurs au niveau du dessus ou de la pulpe des orteils, liées au frottement dans la chaussure.
-
L’apparition de cors ou durillons (hyperkératoses).
-
Une gêne au chaussage et une difficulté à marcher longtemps.
-
Parfois, une métatarsalgie (douleur sous l’avant-pied).
DIAGNOSTIC
-
Le diagnostic est clinique, posé lors de la consultation par l’examen du pied :
-
Observation de la déformation (souple ou rigide).
-
Recherche d’autres anomalies associées (hallux valgus, trouble statique, métatarsalgies).
-
Évaluation de la mobilité articulaire et du confort à la marche.
EXAMENS COMPLÉMENTAIRES
-
Des radiographies du pied en charge (debout) sont souvent demandées.
Elles permettent d’analyser : -
L’alignement des phalanges et des métatarsiens.
-
Le degré de déformation.
-
La présence d’arthrose ou de luxation articulaire.
PRISE EN CHARGE CONSERVATRICE
Lorsque la déformation est récente ou souple, un traitement non chirurgical peut soulager efficacement :
-
Orthèses plantaires ou semelles sur mesure pour corriger l’appui.
-
Orthoplasties (petits appareillages en silicone) pour redresser l’orteil et limiter les frottements.
-
Chaussures adaptées avec un avant-pied large et souple.
-
Soins de pédicurie réguliers pour enlever cors et durillons.
-
Rééducation (étirements, renforcement musculaire).
Ces mesures peuvent stabiliser la déformation, mais ne la corrigent pas lorsqu’elle devient rigide.
PRISE EN CHARGE CHIRURGICALE
-
Lorsque la déformation est fixée ou douloureuse malgré les traitements conservateurs, une intervention chirurgicale est proposée.
L’objectif est de redresser l’orteil, supprimer les douleurs et améliorer le chaussage.
TECHNIQUES CHIRURGICALES
-
La technique opératoire dépend du type de déformation (souple ou rigide), du nombre d’orteils concernés et de la présence d’anomalies associées (hallux valgus, métatarsalgies…).
L’intervention est généralement réalisée en ambulatoire. -
Section ou allongement du tendon extenseur pour relâcher la tension sur la première phalange.
-
Libération des articulations interphalangiennes pour redonner de la souplesse.
-
Résection partielle de la tête de la phalange proximale (arthroplastie) si la déformation est fixée.
-
Parfois, arthrodèse interphalangienne (fusion contrôlée) lorsque la stabilité doit être restaurée.
MODALITES ET SUITE OPÉRATOIRE
-
Marche autorisée dès le lendemain, avec une chaussure post-opératoire spéciale.
-
Surélévation du pied et glace pour limiter l’œdème.
-
Pansement et surveillance régulière jusqu’à la cicatrisation complète.
-
Reprise progressive du chaussage classique après 4 à 6 semaines selon la technique.
-
Les résultats sont en général très satisfaisants : diminution de la douleur, amélioration du confort et du chaussage, correction durable de la déformation
